Le 21 mars débute en Picardie l'opération " Michel ", dont l'objectif est de couper le corps expéditionnaire britannique des armées françaises en marchant sur Amiens.
Elle concerne le secteur entre Arras et Saint-Quentin, que les Britanniques n'ont eu les moyens que de défendre sommairement. Le déroulement est inhabituel. Le
général Ludendorff a formé et entraîné des troupes d'assaut, qui ont pour fonction de s'élancer dès le début de l'attaque et de percer les lignes ennemies en
profondeur sans forcément attendre le renfort de troupes de soutien. 37 divisions allemandes en attaquent 17 alliées. La concentration de feu est considérable et
mobilise 6 000 canons, soit les trois quarts des canons allemands! Pour la première fois, l'artillerie et l'infanterie se déchaînent en même temps contre l'ennemi.
Cette double attaque peut être dévastatrice, mais elle entraîne des pertes énormes dans le camp de l'agresseur lui-même: l'artillerie a forcément du mal à distinguer
forces ennemis et troupes d'assaut en position avancée. surpris et assommés par ce nouveau déluge de feu, les Tommies offrent une belle résistance, mais se retrouvent
vite acculés à la mer, au point de songer à évacuer la France par mer. Une brèche s'ouvre entre l'armée anglaise, qui est en train de se rassembler dans les ports de
la Manche, et l'armée française déployée au confluent de l'Oise et de l'Aisne. Elle menace Péronne, Amiens et Paris. Après les raids d'aviation, la capitale endure
les tirs de la " Grosse Bertha ", un canon de très longue portée auquel les Parisiens ont donné le nom de la fille du sidérurgiste Krupp, son fabricant.
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